A l’occasion de la réouverture des cinémas, nous vous avons concocté un article sur mesure, mêlant cinéma et contexte professionnel : une News sur le travail vu par le cinéma ! Étudier les multiples liens entre cinéma et travail permet d’explorer, d’analyser et de comprendre la façon dont notre société pense le travail. En bref, quelle est la vision du travail à travers les films que nous connaissons ? Comment le travail est-il représenté au cinéma ?
Loin du temps des frères Lumière qui filmaient la sortie des usines, les travailleurs d’aujourd’hui ont une toute autre allure au cinéma. Aujourd’hui, les magiciens du grand écran (clin d’œil à Georges Méliès) jouent particulièrement avec l’image du businessman travaillant dans un grand open space impersonnel où retentissent inlassablement les sonneries de téléphone : comme dans “Le Loup de Wall Street” ou “A la recherche du bonheur” par exemple.
Si nous pouvions penser que l’équivalent féminin du businessman se manifeste en une “working-girl” surmenée, les deux profils restent pourtant bien opposés : la femme prend presque toujours dans les films, la place de “martyre” quand l’homme lui, n’est que “bourreau de travail”. Sa force et sa détermination le mèneront où il souhaite aller, alors que chez la femme, un surinvestissement professionnel ne représente qu’un déficit dans la vie personnelle et amoureuse de la protagoniste (comme dans “Le diable s’habille en Prada” où au fil du film, la vie sociale et sentimentale de l’héroïne se dégrade au profit de sa vie réussite professionnelle).
On peut donc constater que les rapports de forces sont bien différents d’un genre à l’autre et que la représentation qui en est faite au cinéma est bien grossière : elle ne reflète évidemment pas la réalité mais une vision stéréotypée d’un profil, d’une catégorie de personnes en particulier.
Souvent dans l’univers cinématographique, les travailleurs et travailleuses sont animé(e)s par leur passion et leur ambition, ce qui leur permet de tenir face à un rythme soutenu. La morale implicite de ces films (souvent américains) pointe qu’un manque d’organisation et de bien-être personnel a presque toujours pour conséquence une mauvaise gestion au travail. Comme si, en étant dans un meilleur état d’esprit, tout nous réussissait davantage et nous serions plus à même de gérer les situations de crise (et en même temps, pourquoi pas ?).
Si nous ne sommes pas tout à fait d’accord avec la vision du travail représentée dans les films, il est bon d’admettre qu’il est parfois agréable de voir les autres travailler (krkrkr) ! C’est pour cette raison que nous avons sélectionné pour vous les films qui suivent.
Top 3 de nos films préférés sur le travail :
- LE PLUS MYTHIQUE
“Les temps modernes” – 1936
Tout le monde connaît Charlie Chaplin. Les temps modernes est un grand classique, un film emblématique qui a marqué son époque. Le personnage de Charlot est employé dans une immense usine où chaque jour, il exécute un travail à la chaîne entouré par des machines. Miroir du contexte économique, social et historique dans lequel il a été tourné, “Les temps modernes” pointe l’industrialisation, la division du travail et l’émergence de l’automatisation par les machines.
- LE PLUS CULTUREL
“Stupeur et tremblements” – 2003
Adaptation du roman autobiographique d’Amélie Nothomb, “Stupeur et tremblements” raconte l’insertion professionnelle de l’auteur belge dans une grosse firme japonaise, un milieu fortement marqué par les codes sociaux du pays où elle peine à trouver sa place et subit de multiples humiliations.
- LE PLUS FRAPPÉ
“99 francs” – 2007
Adapté du roman de Frédéric Beigbeder, “99 francs” présente la vie d’un rédacteur publicitaire à Paris (rôle interprété par Jean Dujardin), proche du milieu de la nuit et de la fête, menant une existence décadente… Ce film dresse le portrait d’un publicitaire qui transgresse peu à peu les règles et les clichés, mettant en avant l’absurdité de ces mises en scènes autour de produits.
Enfin, le Labo Coworking se rapproche finalement d’une scène de cinéma où les laborantins sont littéralement acteurs du lieu : ce sont eux qui donnent naissance à des scènes de vie en communauté, toujours pleines de péripéties (même si nous avons aussi besoin de calme pour travailler). La « troupe » de laborantins est unique, les personnalités sont multiples et c’est une véritable richesse de voir tous ces caractères différents vivant en harmonie dans un décor soigné et design (parce que le cinéma, c’est aussi de jolis décors, du visuel).
Comme dirait Albert Dupontel : “Le but ce n’est pas de faire du cinéma, mais son cinéma”.